Hydrodistension

L’hydrodistension de la vessie fait partie intégrante du diagnostic du syndrome vésical douloureux (cystite interstitielle) mais présente également des bénéfices thérapeutiques. Le traitement du syndrome douloureux de la vessie par l’hydrodistension permet une amélioration des symptômes dans environ 60% des cas à 6 mois. Le mécanisme d’action précis à l’origine de cette efficacité n’est pas totalement connu.

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Qu’est-ce qu’une hydrodistension vésicale ?

L’hydrodistension consiste à dilater la vessie par l’instillation intravésicale de sérum physiologique lors d’une cystoscopie. Il s’agit d’un examen initial pratiqué lors de toute symptomatologie douloureuse de la vessie qui permet de réaliser dans le même temps un examen histologique de la paroi vésicale (biopsie). Ainsi, l’hydrodistension peut mettre en évidence des fissures et des micro-hémorragies de la paroi vésicale (glomérulations), caractéristiques de la cystite interstitielle.

Cette technique est également utilisée à des fins thérapeutiques. En effet, il a été constaté une amélioration transitoire des symptômes des patients après une distension courte (2 à 10 minutes). Une hydrodistension vésicale prolongée présente un effet plus durable dans le temps. Plusieurs hypothèses ont été formulées quant aux mécanismes physiopathologiques qui induisent cet effet bénéfique, telles qu’une augmentation du taux urinaire de l’heparin binding epidermal growth factor, une nécrose ischémique des fibres nerveuses dans la paroi vésicale, etc…

Dans quels cas avoir recours à une hydrodistension ?

Le test d’hydrodistension est pratiqué en premier lieu pour confirmer le diagnostic d’une cystite interstitielle au cours d’une cystoscopie et exclure d’autres pathologies présentant des symptômes comparables, notamment : 

L’hydrodistension a largement prouvé ses effets bénéfiques dans la prise en charge thérapeutique du syndrome douloureux de la vessie. Néanmoins, il n’existe actuellement aucun consensus permettant de définir les critères d’efficacité du traitement. Les études rapportent le plus souvent une amélioration de la symptomatologie chez les patients traités.

Par ailleurs, l’association des traitements endovésicaux à une hydrodistension contribue à potentialiser les bénéfices thérapeutiques de ces traitements. 

Ainsi, les instillations intravésicales après une hydrodistension ayant démontré leur efficacité sont : 

  • L’héparine (anticoagulant), qui contribue à renforcer et protéger la couche altérée de glycoprotéines de la muqueuse vésicale grâce à ses propriétés anti-inflammatoires. Cependant, l’héparine augmente le risque d’hémorragie et ses effets sont tardifs. 
  • Le DMSO (diméthyle sulfoxyde), a lui aussi fait ses preuves contre la douleur, notamment en association avec des corticoïdes, de l’héparine et/ou un anesthésique local. Cependant, ce produit est mal toléré par certains patients chez qui il provoque des brûlures ou une aggravation des symptômes.
  • L’acide hyaluronique a montré une efficacité dans certains cas en restaurant la paroi vésicale détériorée par l’inflammation.

Des instillations répétées sont généralement pratiquées pour observer des effets bénéfiques significatifs et durables.

Quelles sont les précautions à prendre avant ce traitement ?

La préparation pré-opératoire comprend : 

  • Un examen cytoscopique, associé à des biopsies, afin de rechercher les signes endoscopiques de la cystite interstitielle.
  • Un bilan complet pour s’assurer de l’absence d’anomalies de coagulation et de la stérilité des urines. 
  • Une antibioprophylaxie est pratiquée (céphalosporine).
  • Le patient doit être à jeun.

Comment se déroule une hydrodistension au centre d’Urologie Paris Opéra ?

Déroulement de la procédure d’hydrodistension : 

La distension est effectuée sous anesthésie loco-régionale

La vessie est tout d’abord vidée par un sondage vésical. Le cathéter de distension est ensuite introduit dans la vessie sous guidage échographique, directement par l’urètre. Puis, le ballonnet de la sonde de distension vésicale (condom) est rempli par l’instillation de sérum physiologique à l’aide d’une tubulure connectée à l’extrémité du cathéter de distension. La pression de distension à l’intérieur du condom est surveillée tout au long de la procédure de distension, qui dure environ trois heures si les conditions techniques et anesthésiques le permettent. 

À la fin de l’hydrodistension, le volume de distension est calculé en additionnant la quantité de sérum retirée du ballon et la quantité d’urine retirée de la vessie. Le volume de distension varie en fonction de la capacité vésicale de chaque patient.

Quels sont les possibles effets secondaires associés à l’hydrodistension ?

Quelques complications à l’hydrodistension ont été rapportées, notamment : 

  • La rupture du ballon de distension (dans 20% des cas), un nouveau cathéter peut être utilisé pour reprendre la distension.
  • Une rupture sous-péritonéale de la vessie qui interrompt immédiatement la procédure (2% des cas). Une sonde vésicale est alors laissée en place pendant huit jours pour permettre à la vessie de cicatriser. 
  • Des douleurs lombaires bilatérales ou hypogastriques.

Le suivi après une hydrodistension

Après la procédure d’hydrodistension, une sonde est laissée en place pendant 24 heures pour d’éventuels lavages en cas d’hématurie. Le patient regagne son domicile le lendemain de l’hydrodistension si les urines sont claires à la reprise des mictions.