Infection urinaire

En France, les infections urinaires communautaires se classent au deuxième rang des motifs de consultation et de prescription d’antibiotiques au sein des cabinets médicaux et dans les services d’urgences.

Il est important de distinguer entre une infection urinaire simple, une infection urinaire à risque de complication, une infection urinaire grave et une infection urinaire masculine.

Prendre RDV

Définition d’une infection urinaire

Une infection urinaire est une inflammation qui peut toucher n’importe quelle partie de l’arbre urinaire. Les infections de la vessie sont le type le plus fréquent d’inflammation.

Il existe différents types d’infections urinaires dont la gravité et le traitement sont différents.

Cystite

La cystite est une inflammation de la vessie qui affecte principalement les femmes en raison de la proximité anatomique entre l’urètre, la vessie et l’anus. Elle est souvent causée par une bactérie, notamment Escherichia coli et se manifeste par des besoins fréquents d’uriner, des douleurs pelviennes ou une sensation de brûlure pendant la miction. Des conséquences graves peuvent survenir si l’infection n’est pas traitée à temps.

Urétrite

L’urétrite est une infection sexuellement transmissible qui touche principalement les hommes. Elle affecte l’urètre, le canal qui transporte l’urine de la vessie vers l’extérieur du corps. Elle peut être provoquée par divers agents pathogènes tels que des bactéries, des champignons ou des virus.  Si une infection urétrale n’est pas traitée correctement, elle peut entraîner un rétrécissement de l’urètre, appelé sténose. Ce rétrécissement peut augmenter le risque ultérieur d’infection vésicale ou rénale.

Prostatite

Il existe une forme chronique de cette inflammation, la prostatite chronique, qui peut causer des douleurs chroniques mictionnelles ou éjaculatoires voire permanentes. La topographie de ces douleurs est le plus souvent vésicale, inguinale, périnéale voire pénienne. Un test de Stamey voire une IRM prostatique permettent en général d’affirmer le diagnostic.

Pyélonéphrite

La pyélonéphrite aiguë est une infection bactérienne qui touche les parties supérieures des voies urinaires, notamment l’uretère et le rein. Elle survient généralement après une infection urinaire basse (cystite) non traitée ou passée inaperçue. Elle se manifeste par une fièvre brutale ainsi qu’une douleur lombaire unilatérale.

D’origine bactérienne, cette maladie nécessite un traitement médical d’urgence car elle peut se compliquer en insuffisance rénale aiguë et entraîner des dommages rénaux irréversibles en cas de dissémination de la bactérie dans la circulation sanguine (choc septique).

Les causes d’infections urinaires

Chez les femmes, les infections urinaires sont provoquées dans la grande majorité des cas par des bactéries du tube digestif (du type E.Coli) qui remontent l’arbre urinaire à travers l’urètre jusqu’à la vessie.

Elles peuvent également être causées par une anomalie de la fonction vésicale qui empêche une vidange complète de la vessie ou par une obstruction des voies urinaires en raison de la présence de calculs rénaux par exemple.

Dans de rares cas, les infections urinaires peuvent résulter de la propagation de bactéries provenant d’une infection située ailleurs dans le corps et qui atteignent le système urinaire.

Chez l’homme, les infections urinaires surviennent principalement suite à une hypertrophie ou un adénome de la prostate ainsi que lors d’une inflammation comme l’épididymite ou la prostatite.

Facteurs de risque des infections urinaires

Les facteurs de risque des infections urinaires comprennent :

  • La grossesse. L’élargissement de l’utérus peut comprimer les voies urinaires et provoquer une envie d’uriner alors que la vessie n’est pas pleine. Cette sensation peut entraîner une vidange incomplète de la vessie et augmenter le risque d’infections urinaires.
  • Le prolapsus génital peut entraîner une rétention urinaire et favoriser ainsi la croissance bactérienne.
  • La diminution des oestrogènes après la ménopause provoque des changements dans les voies urinaires et les rend plus vulnérables aux infections.
  • L’activité sexuelle et l’usage de certains types de contraceptifs comme les spermicides.
  • Le manque ou l’excès d’hygiène, les vêtements serrés, le sondage vésical
  • Certaines pathologies neurologiques qui altèrent la bonne vidange vésicale
  • Certaines prises médicamenteuses (anticholinergiques, neuroleptiques …)

Parmi les facteurs de risques de complications, il est possible de citer : les malformations de l’arbre urinaire, le sujet âgé, la grossesse, une immunodépression ou encore une insuffisance rénale sévère.

Les symptômes des infections urinaires

Les symptômes des infections urinaires diffèrent d’une personne à l’autre, en fonction du terrain ainsi que du site de l’arbre urinaire atteint :

Parmis les symptômes les plus courants, on retrouve :

  • Une sensation de brûlure en urinant.
  • Des mictions fréquentes et en petites quantités.
  • Un besoin fréquent d’uriner.
  • Une urine trouble, de couleur rouge ou malodorante.
  • Des douleurs au niveau du bas du ventre, du dos ou lors des rapports sexuels.
  • Des difficultés à vider complètement la vessie.
  • De la fièvre et des frissons.
  • Un inconfort au niveau de la région sus-pubienne.

Diagnostic d’une infection urinaire

Devant un tableau évocateur d’infection urinaire, la réalisation de bandelettes urinaires est l’examen complémentaire de première intention et peut être suffisant dans les formes simples.

Si positif et dans les formes à risque de complications ainsi que les formes graves, un ECBU ( l’analyse et la culture d’urine ) constitue l’étape suivante. Elles permettent de détecter la présence de globules blancs, de bactéries et d’identifier le type de bactérie responsable de l’infection.

En cas d’infection récurrente, l’imagerie médicale est de mise dans le cadre d’une recherche étiologique.

Comment traiter une infection urinaire ?

Le traitement d’une infection urinaire dépend de son type, du terrain du patient ou de la patiente ainsi que des facteurs de risques de complications.

À titre d’exemple, l’antibiothérapie prescrite dans une cystite simple ( antibiothérapie monodose )  diffère de celle d’une cystite à risque de complications ou d’infection grave.

La prescription appropriée d’antibiotiques revêt une importance capitale dans la lutte contre les infections bactériennes. En effet, une utilisation judicieuse des antibiotiques permet de traiter efficacement les infections tout en réduisant le risque de résistance aux antibiotiques.

La prévention des récidives et le bilan étiologique sont à discuter au cas par cas.