Surveillance active

Le cancer de la prostate est une pathologie tumorale à évolution le plus souvent lente. La surveillance active peut être envisagée dans le cas d’un cancer de la prostate ne présentant pas de risque immédiat pour la santé du patient. Notamment, pour les patients asymptomatiques, présentant une tumeur de stade précoce (localisé) et de faible risque, ne nécessitant pas une prise en charge thérapeutique immédiate.

Elle permet de surveiller régulièrement l’évolution de la tumeur au cours de consultations et d’examens complémentaires. En cas d’aggravation du cancer, des traitements spécifiques sont mis en place.

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Qu’est-ce que la surveillance active pour le cancer de la prostate ?

Une alternative au traitement immédiat existe pour certains cancers de la prostate très peu évolutifs à faible risque : il s’agit du protocole de surveillance active.

La stratégie de surveillance active consiste à observer l’apparition de signes cliniques de développement ou de propagation du cancer et d’aggravation de l’état du patient à l’aide de plusieurs examens. Elle a pour objectif de retarder le début d’une thérapie anti-cancéreuse, tant qu’elle n’est pas nécessaire. 

Quand la surveillance active est-elle recommandée pour le cancer de la prostate ?

La surveillance active n’est pas adaptée à tous les patients. Elle est réservée aux patients qui présentent un cancer de la prostate à très faible risque. Ainsi, elle est proposée dans les cas suivants : 

  • Le cancer est de petite taille;
  • La tumeur est localisée au niveau de la glande de la prostate, sans extension aux organes voisins ou aux ganglions lymphatiques;
  • Aucun symptôme n’est décrit;
  • Le cancer est de faible agressivité avec un grade de Gleason inférieur ou égal à 6;
  • La tumeur est à risque évolutif faible ou très faible ;
  • Le taux d’antigène prostatique spécifique (PSA) est inférieur à 10 ng/ml;

Surveillance active du cancer de la prostate : déroulement du processus au centre d’Urologie Paris Opéra

Lorsqu’une surveillance active est le choix retenu en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), votre urologue vous présente les avantages et les inconvénients de cette option en vous expliquant les raisons d’une surveillance plutôt que d’un traitement.

Il vous informe des différents examens qui sont réalisés régulièrement, tous les 3 à 6 mois, pour évaluer la progression du cancer, comprenant notamment :

  • Dosages sanguins du PSA afin de suivre l’évolution de son taux ainsi que le temps de son doublement;
  • Examens cliniques avec un toucher rectal, permet de détecter des signes d’évolution;
  • Biopsie de la prostate dont la fréquence est déterminée par l’urologue;
  • Imagerie par résonance magnétique (IRM) de la prostate dans certains cas.
  • Scintigraphie osseuse, radiographie pulmonaire ou tomodensitométrie (TDM), selon les signes et les symptômes qui se manifestent;

Les résultats de l’ensemble de ces examens permettent de surveiller l’évolution de la maladie et de mettre en évidence une éventuelle progression. Le médecin vous indiquera également les symptômes qui doivent conduire à venir consulter en dehors des rendez-vous programmés.

La surveillance est généralement poursuivie tout au long de la vie tant que la pathologie tumorale est stable et ceci jusqu’à son évolution. En effet, si le taux du PSA augmente, ou si des symptômes apparaissent, une réévaluation sera nécessaire pour définir un plan de traitement personnalisé en fonction de la situation médicale de chaque patient.

Cependant, elle présente des bénéfices et des risques à prendre en considération avant toute décision. Elle doit être adaptée en fonction de chaque patient, en tenant compte de son âge, de son état de santé général, de ses attentes et de ses préférences.

Quels sont les avantages de la surveillance active pour le cancer de la prostate ?

La surveillance active du cancer de la prostate a pour but de préserver la qualité de vie du patient en évitant autant que possible les effets secondaires des traitements, qui peuvent affecter les fonctions sexuelles et urinaires

Elle permet également de ne pas traiter systématiquement des cancers à bon pronostic pour le patient dont le risque d’évolution est très faible. Elle offre enfin la possibilité de bénéficier des progrès de la recherche médicale, qui peuvent proposer de nouveaux traitements plus efficaces avec une faible cytotoxicité.

Quels sont les risques et inconvénients de la surveillance active ?

Sans thérapeutique, le risque principal est celui de la progression du cancer qui peut devenir plus agressif et difficile à traiter. Ce risque est cependant minime si le patient accepte de se soumettre à une surveillance régulière et rigoureuse.

De plus, cette option peut être stressante et anxiogène chez certains patients en suscitant de la confusion et des doutes de ne pas faire traiter son cancer. Notamment, lorsque les patients sont influencés par les avis divergents de leur entourage ou des professionnels de santé. Un soutien psychologique peut s’avérer nécessaire pour certains profils.