Épidémiologie cancer de la prostate

Le cancer de la prostate représente 24% des cancers masculins. Il s’agit de la première localisation de cancer chez l’homme. Selon les projections, il pourrait devenir le cancer le plus diagnostiqué chez l’homme dans le monde dans les prochaines années. Rare avant 50 ans, son incidence augmente progressivement avec l’âge. Son pronostic est généralement bon, avec un taux de survie à 5 ans élevé.

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Cancer de la prostate : incidence et mortalité

En France, il se place au 1er rang des cancers en termes d’incidence, tous cancers confondus. 

Ainsi, les données épidémiologiques disponibles sont les suivantes : 

  • Environ 50 500 nouveaux cas estimés en 2018. Nettement devant le cancer pulmonaire et colorectal (respectivement 33 000 et 26 000 nouveaux cas en 2023). Ce qui représente une incidence annuelle pour 100 000 hommes, d’environ 81 cas, en augmentation de 8,5%. Avec ces chiffres, les estimations indiquent qu’un homme âgé de plus de 65 ans sur neuf, risque de développer la maladie. L’augmentation de l’incidence est la conséquence de l’effet combiné du vieillissement de la population et des changements de pratiques diagnostiques avec la généralisation du dosage biologique du PSA comme test de dépistage.
  • Une survenue tardive de ce cancer. Il est observé dans plus de 70% des cas chez des hommes âgés de 65 ans et plus (l’âge médian au moment du diagnostic était de 69 ans en 2018). En effet, les hommes de 55-64 ans représentent 22% des cas incidents, ceux de 65-74 ans 41%, ceux de 75-79 ans 18% et ceux de 80 ans et plus 18%. 
  • Le taux de décès en 2018 était estimé à 8 100 cas. Il représente 9,8 % des décès masculins par tumeurs. L’âge moyen au moment du décès était de 83 ans
  • La survie nette standardisée à 5 ans des hommes diagnostiqués entre 2010 et 2015 était de 93 %. Ce qui correspond à un excellent pronostic.
  • La diminution constante de la mortalité entre 2010 et 2018 (− 3,7% par an) est un élément favorable, attribuable à l’amélioration des traitements d’une part, ainsi qu’au rôle du dépistage qui permet de diagnostiquer certains cancers à des stades précoces. En effet, 80% des cancers sont diagnostiqués lorsqu’ils sont encore localisés au niveau de la prostate, or le facteur pronostique majeur de ce cancer est le stade au diagnostic.

Prévalence des cancers de la prostate en France

  • Selon l’âge 

La prévalence augmente avec l’âge. En 2002, il représentait 6% des cas de cancers toutes localisations confondues pour les 45-54 ans (64 pour 100 000). Les taux pour 100 000 atteignent 777 pour les hommes de 55-64 ans, 2 799 pour ceux de 65-74 ans, et 3 582 pour ceux de 74 ans et plus.

  • Selon le stade 

Selon une étude descriptive des caractéristiques cliniques du cancer de la prostate 86,6% des patients avaient une forme localisée de stade T1 ou T2 (dont 27,4% T1 et 59,2% T2). Seuls 5,4% avaient des taux de PSA inférieurs à 4 ng/ml. Les tumeurs avec un score de Gleason ≤ 6 étaient les plus fréquentes (50,6 %) (score 7 : 32,6 % et score 8-10 :16,8 %).

Quels sont les principaux facteurs de risque du cancer de la prostate ?

Les principaux facteurs de risque sont : 

  • Âge : l’incidence et la mortalité sont très faibles avant 50 ans, puis augmentent fortement à partir de 65 ans.
  • Antécédents génétiques et familiaux : le risque de diagnostic du cancer de la prostate augmente avec le nombre de sujets atteints au sein de la même famille. Il est multiplié par un facteur 10 en cas de forme héréditaire. La présence de mutations génétiques BRCA1 ou BRCA2 augmentent également le risque.
  • Ethnicité : une possible existence d’un risque supérieur pour les hommes d’origine africaine comparé au reste de la population. Ainsi, la proportion de cancer avec un score de Gleason >7 semble significativement plus élevée chez les sujets afro-américains que chez les sujets d’origine caucasienne. Les données ne permettent cependant pas d’exclure que cette observation ne soit que la résultante de différences d’ordre socio-économique. Le risque est en revanche plus faible pour les hommes d’origine asiatique. 
  • Hormonal : un lien entre la concentration sanguine importante de testostérone et l’augmentation du risque a été rapporté, sans qu’un mécanisme précis n’ait été démontré. 
  • Alimentation : la consommation de graisses mono-saturées et animales… favoriserait la survenue du cancer de la prostate.
  • Exposition professionnelle à des produits chimiques : tels que certains pesticides, insecticides (chlorpyrifos, coumaphos, fonofos, phorate et perméthrine) et herbicides (butylate), l’arsenic, etc…
  • Antécédents médicaux infectieux : tels que la syphilis, la gonococcie ou le papillomavirus semblent être associés à un risque plus élevé. 

Comment les taux d’incidence du cancer de la prostate ont-ils évolué au fil du temps ?

Le nombre de patients atteints de cancer de la prostate admis en affection longue durée (ALD) était de 223 482 en 2005, non précisés en 2006, 277 616 en 2007, 300 550 en 2008, 322 377 en 2009. En 2009, ce taux est de 1 177 pour 100 000 hommes. 

Le taux de croissance annuel moyen 2005-2009 est estimé à 9,6%.

Le cancer de la prostate se situe ainsi au 5e rang des ALD (juste derrière le cancer du sein).

Les taux d’incidence des cancers de la prostate en France entre 1995 et 2005 ont augmenté de manière importante (+ 115%), les taux de mortalité diminuant de manière moins marquée (- 21%). 

Entre 2010 et 2021, 564 975 nouveaux cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués, avec une incidence moyenne annuelle de 47 081 cas. Ainsi, une augmentation tant de la prévalence que de l’incidence a été constatée au cours de la dernière décennie (de 2010 à 2020).