Prostate

La prostate est un organe essentiel de l’homme. Elle est au carrefour entre la voie urinaire et la voie génitale. Elle joue un rôle crucial dans la sexualité, le confort urinaire et le plaisir. Cependant, elle peut également être le siège de lésions telles que le cancer et parfois engager le pronostic vital du patient.

Durant ces dernières décennies, de grandes avancées médicales ont eu lieu concernant la physiopathologie de la prostate. Cette compréhension a permis le développement de nouvelles techniques chirurgicales minimalement invasives.

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Les pathologies

Les pathologies de la prostate peuvent se manifester sous trois formes principales : l’adénome, le cancer de la prostate, ou encore la prostatite. Chacune de ces affections nécessite une prise en charge spécifique selon les symptômes et la gravité.

Qu’est-ce que la prostate ?

La prostate est une glande appartenant à l’appareil reproducteur masculin

Ses principales fonctions sont : 

  • L’élaboration du liquide prostatique, qui est ensuite stocké dans les vésicules séminales (situées en arrière de la vessie). Ce liquide prostatique entre dans la composition du sperme en se mélangeant avec le liquide séminal (produit par les vésicules séminales) et les spermatozoïdes (synthétisés par les testicules). Les sécrétions prostatiques représentent environ 20 % du volume du liquide séminal, le reste étant produit par les vésicules séminales. Ces sécrétions participent à la survie des spermatozoïdes, à leur mobilité et à leur résistance face à l’acidité du vagin.
  • La libération d’enzymes dans le liquide prostatique, facilitant la pénétration des spermatozoïdes à travers le col utérin.
  • L’obturation de l’urètre pendant l’éjaculation, évitant ainsi le mélange d’urines et de sperme. 
  • Le blocage du passage des urines vers les vésicules séminales lors de la miction. 
  • La transformation d’une partie de la testostérone en un métabolite actif, la dihydrotestostérone (rôle hormonal).

Anatomie de la prostate

Elle est située sous la vessie, en avant du rectum. Chez l’homme jeune, la prostate a la taille d’une prune. La prostate peut être divisée en deux parties :

  • Une partie centrale entourant l’urètre.
  • Une partie plus périphérique.

Cette glande est composée d’un ensemble d’éléments appelés lobules. Ces lobules sont constitués d’un tissu de soutien contenant des fibres musculaires lisses, des vaisseaux sanguins et des terminaisons nerveuses, ainsi que des formations glandulaires qui sécrètent le liquide prostatique.

Elle est traversée par l’urètre prostatique qui débute du col de la vessie jusqu’au sphincter strié, permettant de conduire l’urine de la vessie vers l’extérieur du corps. L’urètre, dans cette portion prostatique, est entourée de deux sphincters (anneaux musculaires), l’un à l’entrée, l’autre à la sortie.

Elle est également reliée aux vésicules séminales par les canaux évacuateurs qui se terminent au niveau de la partie postérieure de l’urètre prostatique.

Pathologies de la prostate

La prostate peut être le siège de trois affections principales :

  • Le cancer,
  • L’adénome ou l’hyperplasie bénigne,
  • La prostatite.

Cancer

Il s’agit du cancer le plus répandu chez l’homme de par sa fréquence, dont le diagnostic et la prise en charge dépendent de multiples paramètres. Le pronostic est en général favorable, en particulier lorsqu’il n’est pas répondu.
Le cancer de la prostate est habituellement un adénocarcinome (90% des cas). Il se localise le plus souvent au niveau de la zone périphérique postérieure de la glande prostatique.

Les symptômes sont principalement une hématurie et/ou une obstruction avec des douleurs. Le diagnostic est suggéré par un toucher rectal et un dosage du PSA (prostate-specific antigen), puis confirmé par une biopsie transrectale échoguidée. Il existe plusieurs traitements possibles selon les cas (prostatectomie totale, radiothérapie, hormonothérapie…).

Adénome de la prostate

L’adénome ou l’hyperplasie bénigne est un développement anormal de la glande prostatique. Cette augmentation de volume (hypertrophie) se manifeste essentiellement au niveau du tissu glandulaire entourant l’urètre. Les symptômes sont ceux d’une obstruction de l’évacuation vésicale, avec notamment un jet faible, une retenue mictionnelle, une pollakiurie et une nycturie, etc… Le diagnostic est basé principalement sur un toucher rectal, une cystoscopie, une échographie transrectale et un bilan urodynamique. Les options thérapeutiques comprennent les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase, les alpha-bloqueurs, le tadalafil et la chirurgie.

Prostatite

Elle correspond à diverses troubles prostatiques qui se manifestent par une combinaison de symptômes urinaires principalement irritatifs ou obstructifs et des douleurs périnéales. Certaines prostatites chroniques résultent d‘infections bactériennes de la glande, tandis que d’autres, les plus fréquentes, d’une association de facteurs inflammatoires non infectieux et/ou de spasmes du plancher périnéal. Le diagnostic comprend un examen cytobactériologique des urines prélevées avant et après massage prostatique. Le traitement repose sur un antibiotique si la cause est bactérienne. Les prostatites non bactériennes sont traitées par bains de siège chauds, des myorelaxants, des anti-inflammatoires ou des anxiolytiques.