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Comment traiter un problème d’érection ?

La dysfonction érectile (trouble de l’érection) se définit par l’incapacité persistante ou récurrente à obtenir et/ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant.

Sa prévalence est d’environ 10% chez les hommes de moins de 50 ans et elle augmente significativement avec l’âge. Elle est d’origine multifactorielle, dont les principaux facteurs de risque sont les pathologies cardiovasculaires et l’hypercholestérolémie, le diabète, le tabagisme, les troubles psychologiques, les conditions socioéconomiques défavorables ainsi que la iatrogénie médicamenteuse.

Plusieurs options thérapeutiques existent permettant de traiter efficacement ce trouble dans la plupart des cas.

Article rédigé par Urologie Paris Opéra

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Généralités

A quoi sont dus les problèmes d’érection ?

Il existe 2 types de troubles de l’érection :

  • Dysfonction érectile primaire, le patient n’a jamais été en mesure d’atteindre ou de maintenir une érection. Rare, elle est principalement due à des facteurs psychologiques ou à des anomalies anatomiques cliniquement évidentes (maladie de La Peyronie).
  • Dysfonction érectile secondaire, la plus fréquente (au moins 90% des cas), apparaît souvent progressivement. Elle concerne principalement les hommes de plus de 50 ans. En effet, l’âge est un facteur de risque majeur du fait de la baisse progressive du taux de testostérone et la survenue de problèmes de santé ayant un retentissement sur la fonction sexuelle. Elle possède essentiellement une étiologie organique. Bon nombre d’hommes présentant ces troubles développent également des difficultés psychologiques réactionnelles qui compliquent le problème. Le trouble de l’érection psychogène peut être circonstanciel, impliquant un endroit, un contexte ou un partenaire particulier. 

Les causes organiques majeures de la dysfonction érectile comprennent :

  • Troubles cardiovasculaires

La cause vasculaire la plus fréquente est l’athérosclérose des artères caverneuses du pénis, souvent secondaire au tabagisme, à une dysfonction endothéliale, et à un diabète. L’athérosclérose et le vieillissement réduisent la capacité de dilatation des vaisseaux artériels (vasodilatation) et de relâchement des muscles lisses, limitant ainsi l’afflux sanguin dans le pénis. Le dysfonctionnement de la muqueuse endothéliale des petites artérioles peut être dû à des taux réduits d’oxyde nitrique (monoxyde d’azote) et/ou de testostérone. Une dysfonction veino-occlusive peut se produire et provoquer une fuite veineuse, qui se traduit par l’incapacité à maintenir l’érection.

Le priapisme, généralement associé à l’utilisation de trazodone (composé psychoactif) ou à la drépanocytose, peut entraîner une fibrose des corps caverneux du pénis et induire une altération du flux sanguin nécessaire à l’érection. 

  • Troubles neurologiques

Les causes neurologiques comprennent l’accident vasculaire cérébral, la sclérose en plaques, les neuropathies périphériques et du système nerveux autonome ainsi que les lésions de la moelle épinière. La neuropathie diabétique et les lésions post-chirurgicales des nerfs (prostatectomie radicale, la cystectomie radicale, cancer du rectum, résection transurétrale de la prostate…) entraînent des complications érectiles particulièrement fréquentes. 

  • Troubles hormonaux 

Une carence en testostérone (hypogonadisme) ainsi qu’une hypothyroïdie affectent la fonction érectile.

  • Séquelles des thérapies anticancéreuses

L’irradiation pelvienne dans le cas des traitements des cancers de la prostate ou de la vessie peuvent provoquer des troubles de l’érection.
Concernant les facteurs psychologiques, les raisons associées aux problèmes d’érection sont principalement :

  • L’anxiété ou le stress et la peur de performance,
  • La dépression,
  • L’absence de désir sexuel ou libido,
  • Les difficultés rencontrées dans les relations antérieures ou les problèmes relationnels.

Les médicaments et substances toxiques impliquées dans les troubles de l’érection comprennent : 

Les traitements prescrits pour :

  • L’hypertension artérielle (bêtabloquants, diurétiques…) ;
  • L’excès de cholestérol dans le sang (fibrates) ;
  • L’anxiété ou la dépression ;
  • Les troubles psychotiques ;
  • Certains troubles hormonaux (traitement antiandrogène par exemple).

La prise de drogues (opiacés, héroïne, cocaïne) ainsi que la consommation d’alcool et le tabagisme sont également des facteurs favorisant la survenue de troubles de l’érection.

Ainsi, l’érection physiologique est avant tout un phénomène vasculaire sous commande nerveuse et les problèmes associés peuvent avoir différentes causes : organique, psychogène, iatrogène, etc… De plus, ces facteurs s’associent souvent entre eux.

Les traitements pour gérer les problèmes d’érection

Les principaux traitements de la dysfonction érectile sont : 

Médicaments

Les inhibiteurs de phosphodiestérase de type 5  (IPDE5) représentent le traitement oral symptomatique de première intention de la dysfonction érectile chez la grande majorité des patients. Les IPDE5 entraînent un relâchement du muscle lisse et une vasodilatation qui est essentielle pour une érection normale. Leur effet ne s’exerce qu’en cas de stimulation sexuelle. 

Injections Edex

La délivrance de prostaglandine (PGE1), s’effectue soit par injection intracaverneuse ou par auto-administration dans la portion distale de l’urètre à l’aide d’un dispositif à usage unique. La voie intra-urétrale présente une efficacité moindre que les injections intracaverneuses, quelle que soit l’étiologie de l’insuffisance érectile.

Les PGE1 sont des agents vasodilatateurs inducteurs de l’érection. Ainsi, à l’inverse des traitements oraux, la stimulation sexuelle n’est pas nécessaire à leur effet. Ils sont indiqués en cas d’échec ou de contre-indications des traitements oraux.

PRP

Le Plasma Riche en Plaquettes (PRP) offre une approche régénérative vasculaire et nerveuse du problème d’érection. Les facteurs de croissance contenus dans le PRP favorisent la régénération des tissus endommagés et stimulent la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Une amélioration de la circulation sanguine dans la région pénienne est essentielle pour obtenir et maintenir une érection correcte. De plus, le PRP favorise l’activation des cellules souches et leur différenciation en cellules spécialisées, ce qui peut contribuer à restaurer la fonction érectile altérée. Le PRP peut également améliorer la sensibilité des tissus, en favorisant la régénération nerveuse, ce qui peut aider à accroître la satisfaction sexuelle.

Ondes de choc

La thérapie par ondes de choc de faible intensité (low-intensity shockwave therapy, Li-SWT)est parfois proposée comme traitement des troubles de l’érection. Elle permet de limiter la fibrose dans les corps caverneux.

Implants péniens

L’implantation chirurgicale d’une prothèse pénienne est une option thérapeutique invasive et irréversible. Il s’agit d’un traitement de dernière intention qui obtient le meilleur taux de satisfaction auprès des patients.

Les implants comprennent des tiges en silicone semi-rigides ou des dispositifs gonflables contenant une solution physiologique.

Enfin, les traitements des causes sous-jacentes accompagnent souvent les thérapies de l’insuffisance érectile.

Ainsi, la prise en charge des facteurs de risque et des comorbidités (pathologies cardiovasculaires, diabète…) est importante. En cas de mauvaise hygiène de vie (obésité, tabagisme, alcoolisme ou usage de stupéfiants) celle-ci est corrigée. Les causes psychosociales (dépression, stress…) doivent également être adressées lorsque cela s’avère nécessaire. La modification des posologies de certains médicaments (antidépresseurs, neuroleptiques, antihypertenseurs diurétiques…) ou le changement de ces traitements, en concertation étroite avec le médecin prescripteur, peut s’avérer efficace pour améliorer la fonction érectile.