Incontinence urinaire

L’incontinence urinaire est une pathologie souvent mal vécue et ayant un impact important sur le quotidien.

Si elle peut toucher diverses tranches d’âge, elle concerne plus souvent les patients âgés et particulièrement les femmes.
Différents types d’incontinence urinaire peuvent être retrouvés et le choix du traitement approprié dépendra donc des spécificités de chaque cas.

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Traitements de l’incontinence urinaire

Le traitement de l’incontinence urinaire varie en fonction du profil de la patiente, de son âge, de ses préférences, ainsi que du type d’incontinence. Chaque prise en charge est personnalisée pour répondre au mieux aux besoins spécifiques du patient.

Définition de l’incontinence urinaire

L’incontinence urinaire est une pathologie qui se traduit par des écoulements involontaires et incontrôlables d’urine par l’urètre, en dehors des mictions.

Cette condition est fréquemment répandue chez les personnes âgées, principalement chez les femmes, mais elle peut également affecter les jeunes adultes.

Causes et facteurs de risques de l’incontinence urinaire

Plusieurs facteurs sont à l’origine de la survenue des fuites urinaires tels que :

  • De nombreuses recherches démontrent que le tabagisme chronique est nocif pour la vessie. Il augmente non seulement le risque d’incontinence urinaire, mais aussi la formation de tumeurs vésicales.
  • Il existe une augmentation de la prévalence et l’incidence de l’incontinence urinaire avec l’âge. En effet, avec le vieillissement, les muscles de la vessie et de l’urètre perdent progressivement de leur tonicité, d’où une réduction de la capacité vésicale et l’accroissement du risque de fuites urinaires.
  • La surcharge pondérale est associée au risque d’incontinence urinaire.
  • Les femmes sont plus concernées par l’incontinence urinaire que les hommes, du fait des antécédents de grossesse, d’accouchement, de ménopause …
  • Les pathologies qui touchent la prostate favorisent le risque d’incontinence urinaire.
  • Divers antécédents gynécologiques et obstétricaux sont impliqués dans l’incontinence urinaire : traumatismes lors de l’accouchement, un antécédent d’hystérectomie (ablation de l’utérus), une insuffisance musculaire du plancher pelvien, un prolapsus génital.
  • Certaines pathologies comme le diabète, les complications d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), des troubles cognitifs, des maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson.
  • Certains médicaments favorisant la rétention urinaire (antidépresseurs imipraminiques, antihistaminiques, antipsychotiques, antiparkinsoniens…), les médicaments ayant un effet sédatif (benzodiazépines, neuroleptiques,  hypnotiques…) les alpha-bloquants qui altèrent la tonicité urétrale, mais aussi les diurétiques.

Les types d’incontinence urinaire

Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire :

  • L’incontinence urinaire d’effort se manifeste par des fuites d’urine lors d’un effort physique tels que la toux, le rire, le sport, les éternuements ou la levée d’objets lourds. Elle résulte d’une augmentation de la pression abdominale et n’est pas forcément précédée d’une sensation de besoin d’uriner. Les pertes urinaires ont généralement un volume faible à modéré.
  • L’incontinence urinaire par impériosité, aussi connue sous le nom d’hyperactivité vésicale, se manifeste par des envies pressantes et soudaines d’uriner, accompagnées de fuites involontaires. Elle survient souvent la nuit, au repos et en dehors d’efforts physiques.
  • L’incontinence urinaire mixte est une condition qui associe à la fois les symptômes d’incontinence urinaire d’effort et ceux d’incontinence urinaire par impériosité. Elle représente environ 50% des cas.

Diagnostic de l’incontinence urinaire

L’interrogatoire est un temps essentiel qui permet déjà d’identifier le type de l’incontinence urinaire, mais aussi d’évaluer cette incontinence (fréquence et durée des fuites urinaires, circonstances déclenchantes, la gêne ressentie et les répercussions émotionnelles et sociales, recherche d’antécédents chirurgicaux et gynéco-obstétricaux, tentatives antérieures de gestion de l’incontinence et résultats obtenus, etc).

Suite à un examen clinique ciblé, des examens complémentaires peuvent être nécessaires pour affiner le diagnostic :

  • Des bandelettes urinaires et éventuellement un ECBU permettent d’éliminer une infection urinaire.
  • Une échographie vésicale pour rechercher un résidu post-mictionnel.
  • Un bilan urodynamique peut être indiqué dans certains cas. Il comprend plusieurs tests visant à évaluer le fonctionnement de la vessie et des voies urinaires.

Traitement de l’incontinence urinaire

Le traitement de l’incontinence urinaire dépend du terrain, de l’âge et des souhaits de la patiente, ainsi que du type d’incontinence.

Rééducation périnéo-sphinctérienne

La rééducation périnéale regroupe des exercices qui visent à renforcer la tonicité des muscles du périnée, essentiels pour la continence et le soutien des organes pelviens.

Cette méthode traite divers problèmes urinaires chez les hommes et les femmes, tels que le prolapsus, la dysurie, les fuites urinaires, la préparation à la chirurgie prostatique, les dysfonctionnements érectiles, les instabilités vésicales etc.

Les techniques incluent les exercices de Kegel, le biofeedback et l’électrostimulation. Le choix de la méthode dépend de la pathologie et des préférences du patient.

Incontinence par instabilité vésicale

Il existe plusieurs types de traitements pour une vessie hyperactive :

  • Une grande variété de médicaments sont connus pour avoir un effet relaxant sur le muscle vésical. Les médicaments anticholinergiques (antispasmodiques) bloquent l’activité de l’acétylcholine, le neurotransmetteur principal du système nerveux central. En interférant avec d’autres substances susceptibles d’agir sur la contraction vésicale, ces médicaments augmentent la capacité de la vessie à contenir l’urine et diminuent les envies urgentes d’uriner.
  • L’électrostimulation est utilisée en seconde intention lorsque les médicaments ne sont pas efficaces. Elle envoie des impulsions électriques de fréquence et d’intensité variables pour stimuler le muscle du périnée et augmenter sa capacité de contraction afin de réduire les risques de fuites urinaires.
  • Une alternative à la neuromodulation est l’injection de toxine botulique directement dans le muscle de la vessie (détrusor). Ces injections visent à réduire le syndrome d’hyperactivité vésicale en diminuant ou neutralisant les contractions involontaires. Elle peut nécessiter des injections régulières pour maintenir les effets.

Incontinence urinaire d’effort

La rééducation périnéale est recommandée en première intention pour traiter l’incontinence d’effort. Des recommandations d’hygiène de vie, comme le port de protections absorbantes, peuvent être envisagées en attendant une éventuelle chirurgie ou à long terme si nécessaire.

En cas d’inefficacité de la rééducation et de gêne importante, la chirurgie est envisagée en deuxième intention. La pose de bandelettes synthétiques sous-urétrales, entre l’urètre et le vagin, est le traitement chirurgical de référence. Elle vise à renforcer les structures pelviennes et à améliorer la continence urinaire.

Laser vaginal

Le laser vaginal, ou laser CO2 fractionné, est une technique qui utilise un faisceau de lumière laser pour traiter divers problèmes gynécologiques tels que l’atrophie vaginale, les sécheresses vaginales associées à la ménopause ainsi que les incontinences urinaires d’effort.

La thérapie vaginale au laser vise à :

  • Renforcer et améliorer l’élasticité des tissus vaginaux affaiblis.
  • Stimuler les fibres de collagène pour renforcer le soutien de l’urètre pour réduire les fuites urinaires.
  • Favoriser la lubrification vaginale.