Tumeurs du rein

Les reins jouent un rôle important dans le système urinaire. Ils filtrent le sang et éliminent les déchets du corps pour maintenir l’équilibre hydrique.

Le cancer du rein est moins fréquent que d’autres cancers urologiques. Il se développe lorsque des cellules rénales normales se transforment et subissent une croissance incontrôlée, souvent à partir d’une cellule du parenchyme rénal.

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Comment traiter un cancer rénal ?

Le traitement du cancer rénal dépend de plusieurs facteurs, notamment le stade de la maladie, la taille de la tumeur et l’état de santé général du patient. Chaque approche thérapeutique est personnalisée pour offrir la meilleure prise en charge possible.

Cancer du rein : données épidémiologiques

Le cancer du rein, relativement rare, représente environ 2 à 3 % de tous les cancers chez les adultes et se classe au 13ème rang des cancers les plus fréquents dans le monde.

Il touche principalement les individus âgés de plus de 60 ans, avec une prévalence plus élevée chez les hommes, selon un ratio de deux hommes pour une femme. L’âge médian au diagnostic est de 66 ans chez les hommes et de 69 ans chez les femmes.

L’incidence de ce cancer est en hausse, en raison du vieillissement de la population et des progrès en imagerie médicale. Sur le plan géographique, les pays d’Europe du Nord, l’Amérique du Nord et l’Australie présentent des taux plus élevés que d’autres régions comme la Chine, l’Inde, le Japon et l’Afrique.

En France, le nombre de nouveaux cas est passé de 13 000 en 2015 à 15 323 en 2018, avec une prédominance chez les hommes, qui représentent 67 % des cas.

Aux États-Unis, environ 76 080 personnes sont diagnostiquées chaque année avec un cancer du rein, et près de 13 780 en décèdent, selon les estimations de 2021.

À l’échelle mondiale, en 2020, on estime à 431 288 le nombre de nouveaux cas de cancer du rein, tous âges et sexes confondus. La mortalité due à ce cancer est estimée à 3 182 décès chez les hommes et à 1 486 décès chez les femmes chaque année. En tout, on compte environ 79 368 décès attribués à ce cancer dans le monde par an.

Les principaux types de cancer du rein

Les principaux types de cancer du rein sont regroupés en cinq catégories histologiques.

Le carcinome à cellules rénales représente environ 90 % des tumeurs rénales malignes de l’adulte et comprend différents sous-types, incluant le carcinome à cellules claires, le plus fréquent, ainsi que le carcinome papillaire, le carcinome chromophobe, l’oncocytome et les carcinomes de Bellini, moins fréquents.

Facteurs de risques du cancer rénal

La cause du cancer du rein est inconnue, mais certains facteurs peuvent accroître le risque de son développement :

  • Le tabagisme. Les fumeurs présentent environ 2 fois plus de risques de développer ce cancer que les non-fumeurs.
  • Les personnes ayant subi une transplantation rénale ou étant sous dialyse depuis plus de trois ans. Ce traitement favorise l’apparition de kystes, qui peuvent être plus susceptibles de se transformer en carcinomes rénaux papillaires et augmenter ainsi le risque de développement de cette forme de cancer.
  • La prédisposition génétique est à l’origine de 2 à 3% des cas de cancers du rein. Il s’agit d’anomalies moléculaires dans l’ADN, qui favorisent d’autres altérations génomiques et conduisent à la transformation de cellules normales en cellules cancéreuses.
  • Les individus affectés par des maladies héréditaires telles que le syndrome de von Hippel-Lindau (VHL) et la sclérose tubéreuse.
  • L’hypertension artérielle, le surpoids, l’obésité ou encore l’exposition aux substances chimiques toxiques sont également associés à des risques plus élevés de cancer du rein.

Quels sont les symptômes du cancer du rein ?

Le cancer du rein est souvent asymptomatique. Toutefois, à un stade avancé, il peut se manifester par les symptômes suivants :

  • La présence de sang dans les urines est le principal signe d’alerte.
  • Des douleurs persistantes au niveau du flanc.
  • Une perte d’appétit, de la fatigue, une perte de poids et de la fièvre.
  • Anémie.
  • Masse abdominale palpable, due à l’augmentation du volume du rein.
  • Oedème au niveau des jambes ou des chevilles.

Comment diagnostiquer une tumeur du rein ?

Une tumeur du rein est souvent diagnostiquée de façon fortuite lors d’une échographie abdominale effectuée pour une autre raison.

Toutefois, d’autres examens, basés sur les symptômes du patient, sont nécessaires pour confirmer le diagnostic.

Le scanner de l’abdomen constitue l’examen de première intention. Il permet de caractériser un nodule ou une masse rénale et d’évaluer la taille et l’extension du cancer à l’extérieur du rein.

L’IRM est indiquée en tant que bilan complémentaire pour caractériser la tumeur et étudier son stade d’avancée.

La biopsie rénale est souvent réalisée en cas de suspicion de métastases ou en présence de contre-indications à la chirurgie. Elle consiste à prélever un échantillon de la zone suspecte pour analyse. L’examen anatomopathologique est essentiel pour confirmer le diagnostic de cancer, préciser le type histologique et évaluer le grade de la tumeur.

Traitement du cancer rénal

Le cancer rénal nécessite un traitement personnalisé. Il prend en considération l’état de santé général du patient, le type de cancer, son étendue ainsi que le risque de progression tumorale.

Chirurgie robotique

Cette intervention consiste à réaliser des exérèses de tumeurs rénales. A chaque fois que cela est techniquement réalisable, seule la tumeur sera ôtée et le rein sain restant laissé en place. Cependant, lorsque la tumeur est trop volumineuse ou mal placée au sein du rein, l’ablation de l’intégralité de l’organe doit être réalisée. Dans ce cas, si le rein de l’autre coté est sain, il assume parfaitement l’intégralité de la fonction rénale et aucune insuffisance rénale n’en résulte.

La chirurgie robotique est une alternative efficace aux chirurgies traditionnelles, lourdes et risquées. Elle est utilisée dans la majorité des néphrectomies totales et partielles en France. Il s’agit d’une technique coelioscopique (multiples petites incisions abdominales visant à faire passer une caméra et des instruments). Elle est réalisée sous anesthésie générale. La chirurgie robotisée permet d’avoir une meilleure vision en 3D et redonne au chirurgien toute sa dextérité naturelle. En fin d’intervention, une des mini-incisions est agrandie pour extraire la pièce opératoire. Une hospitalisation de quelques jours est requise en post opératoire pour s’assurer de l’absence de complication notamment de saignement ou de fuites urinaire rénale (en cas de chirurgie partielle)

Immunothérapie et thérapies ciblées

En présence de métastases, le traitement du cancer du rein repose sur des thérapies ciblées et de l’immunothérapie, parfois en complément de la chirurgie.

L’immunothérapie vise à renforcer ou rétablir la capacité du système immunitaire pour combattre les cellules cancéreuses. Elle consiste à administrer des injections sous-cutanées ou intraveineuses d’interleukine-2 et d’interféron alpha.

Les thérapies ciblées sont prescrites aux patients lorsque d’autres traitements n’ont pas été efficaces. Elles reposent sur l’administration de médicaments qui agissent en bloquant spécifiquement la croissance des cellules cancéreuses ou des vaisseaux sanguins alimentant la tumeur.