Il n’est pas systématique de mettre en place un traitement de l’adénome de la prostate. Un protocole de surveillance peut être suffisant dans certains cas. Dans ce cas, il faudra veiller à adopter des règles hygiéno-diététiques ( activité physique régulière et adaptée, arrêt de la consommation de caféine et d’alcool, réduction de la prise de liquides le soir …).
Le traitement sera alors différé jusqu’à ce que des symptômes ou une gêne perturbent la vie quotidienne.
Lorsque le traitement devient nécessaire, des médicaments ou des interventions chirurgicales peuvent être utilisés.
Les traitements médicamenteux
Ils sont indiqués si les symptômes ressentis sont modérés. Il existe trois classes thérapeutiques : la phytothérapie à base d’extraits végétaux, les alpha-bloquants, les inhibiteurs de la 5-alpharéductase. Ces médicaments visent à réduire les signes urinaires liés à l’HBP, ainsi qu’à soulager les inconforts associés.
Le traitement chirurgical :
Il est recommandé devant l’échec des thérapies médicamenteuses, ou leur mauvaise tolérance (effets secondaires), l’apparition d’une rétention aiguë d’urine , d’une rétention chronique avec mictions par regorgement, de calculs vésicaux, ou encore d’une insuffisance rénale liée à l’HBP.
- Les techniques chirurgicales classiques sont déterminées en fonction de la taille de la prostate, de l’âge du patient ainsi que du degré de gêne.
Elles permettent la disparition des troubles urinaires, mais entraînent de façon quasi-systématique une perte de l’éjaculation (l’éjaculation devient rétrograde, c’est à dire qu’elle se fait dans la vessie, le sperme étant ensuite éliminé dans les urines).
- L’ablation de l’adénome prostatique par les voies naturelles (l’urètre) peut se faire au LASER (HOLEP: Énucléation Prostatique au LASER Holmium) ou par Résection électrique (RTUP: Résection Trans-Urethrale de Prostate). Ces deux techniques ne nécessitent aucune incision. Elles nécessitent un sondage vésical et une hospitalisation de 2 à 3 jours. Le temps de récupération est de 1 à 3 mois.
- Le LASER permet de traiter tous les volumes prostatiques, par les voies naturelles, et diminue les saignements et la durée d’hospitalisation par rapport à la RTUP.
- La RTUP n’est possible que pour les prostates de moins de 100g.
- L’ablation chirurgicale de l’adénome : adénomectomie prostatique coelioscopique robot-assistée ou par voie sus-pubienne. Ces techniques nécessitent une ou plusieurs incisions cutanées, et une durée de sondage et donc d’hospitalisation plus longues (en moyenne 5 jours). Elle est réservée aux prostates de plus de 100g, lorsque le traitement au LASER n’est pas possible.
- D’autres techniques mini-invasives sont aujourd’hui utilisées dans le traitement de l’HBP : le traitement par vapeur d’eau (REZUM) et la pose d’implants intra-prostatiques (UROLIFT). Ces traitements se font par les voies naturelles, sans incision, en ambulatoire (hospitalisation de jour).
Elles sont réservées aux patients dont la prostate est inférieure à 70g, demandeurs d’une préservation de la fonction éjaculatoire.
Les bénéfices sont : une durée opératoire plus courte, un saignement absent ou très faible, une hospitalisation plus courte (ambulatoire), un temps de récupération plus court (une semaine en moyenne) avec une nette diminution des douleurs et saignements postopératoires. De plus, ces techniques permettent une préservation de la de l’éjaculation, contrairement aux traitements chirurgicaux classiques. Leur efficacité est moins longue (5 ans en moyenne).
- Le traitement REZUM
se fait par injection de vapeur d’eau dans la prostate, par endoscopie. Le REZUM permet de réduire les zones responsables de l’obstruction de l’urètre. Il se fait en ambulatoire, et nécessite un sondage vésical de 4 à 7 jours. Le risque d’éjaculation rétrograde est de 5%.
- Le traitement UROLIFT consiste en la pose d’implants intra-prostatiques par endoscopie. Cette méthode permet de comprimer mécaniquement les lobes prostatiques à l’aide des implants, et donc de lever l’obstruction de l’urètre. Il se fait en ambulatoire, et ne nécessite pas de sondage vésical. Le risque d’éjaculation rétrograde est de 0,5%.
- L’embolisation artérielle de la prostate est une alternative au traitement chirurgical de l’HBP. C’est une solution mini-invasive qui consiste à bloquer les vaisseaux sanguins qui vascularisent la prostate, entraînant un infarctus de la prostate. Elle se fait donc par voie vasculaire, en radiologie.