Qu’est-ce qu’une lithotripsie extra-corporelle ?

Qu’est-ce qu’une lithotripsie extra-corporelle ?
30
Nov

Pour qui ?

La lithotripsie extra-corporelle (LEC) est une technique non invasive s’adressant aux patients porteurs de calculs du rein ou de l’uretère (canal conduisant les urines depuis le rein jusque dans la vessie). Cette technique est réservée aux calculs inférieurs à 2 cm, pas trop durs (donc pas trop difficiles à casser) et bien visibles sur une radiographie standard de l’abdomen (afin de pouvoir les repérer et les viser).

Principe

Le principe de base est la délivrance d’ondes de choc qui vont traverser les tissus sans créer de dommage mais qui vont converger vers le calcul. A ce niveau l’énergie cumulée des ondes de choc acquiert une puissance suffisante pour fragmenter le calcul en petits morceaux et/ou en poussière qui pourront alors s’éliminer plus facilement avec les urines.

En pratique

Ce traitement se déroule dans le cadre d’une hospitalisation de jour. Nous pratiquons les LEC le vendredi. Vous entrez à la clinique le vendredi midi, vous la quittez en fin d’après-midi, vous vous reposez chez vous durant le week-end et vous pouvez travailler le lundi.

Lors du traitement, vous êtes allongé sur une table qui couple un système de radiologie pour repérer le calcul et le système de délivrance des ondes de chocs. Un anesthésiste est présent, vous êtes perfusé. Grâce à la perfusion, le médecin anesthésiste vous administrera des produits vous permettant de ne pas avoir mal sans pour autant perdre connaissance (sédation), il vous fera également respirer dans un masque à oxygène.

La procédure commence par le repérage radioscopique du calcul.

Une fois le calcul repéré, les ondes de chocs sont délivrées à travers une balle de silicone appliquée contre votre rein. Le nombre de coups délivrés dépend de la taille, de la dureté et de l’emplacement de votre calcul. Ce nombre est généralement compris entre 2000 et 3500. On administre les coups à un rythme compris entre 60 et 90 impacts par minute. Le médecin urologue surveille régulièrement l’évolution du calcul durant la procédure en radioscopie et s’assure que le faisceau d’ondes de choc reste bien centré sur votre calcul.

Une fois le traitement fini, vous passez quelques temps en salle de réveil puis dans votre chambre avant de pouvoir retourner à votre domicile (vous devez repartir accompagné). Il est classique d’avoir les urines rouges quelques jours après la LEC, de même que de présenter un petit hématome cutané à l’endroit où les coups ont été délivrés (les hématomes du rein à proprement parlé sont exceptionnels). Vous pouvez également avoir des petites douleurs témoignant de l’élimination des fragments calculeux. Vous quittez généralement l’hôpital avec une ordonnance de traitement antalgique à prendre à titre systématique dans les jours qui suivent la LEC afin de prévenir ces désagréments. Il est conseillé de bien boire durant les jours qui suivent pour favoriser l’élimination des fragments de calcul. En revanche, en cas d’apparition de douleurs importantes, il faut alors restreindre les boissons.

Après 48h de repos à domicile, vous pouvez reprendre vos activités. Durant cette période, il est intéressant de tamiser vos urines (par exemple en urinant dans un récipient et en passant après vos urines au travers d’un filtre à café) afin de tenter de récupérer des fragments de calculs pour pouvoir les analyser.

Une consultation de contrôle systématique avec des radiographies pour juger des résultats de la LEC est prévue avec votre urologue quelques semaines après la procédure.

Complications 

Dans les jours qui suivent, les deux signaux d’alarme que vous devez guetter sont des douleurs importantes rebelles aux traitements prescrits et ou bien la survenue de fièvre et/ou de frissons. Dans ce cas vous devez prendre contact en urgence avec votre urologue ou vous rendre dans un service d’urgences médicales le plus proche.

Taux de réussite

Globalement le taux de succès de la LEC est aux alentours de 60%.